
Jame SAUREL, une tendre sérénité En 2010 la peinture de Jame Saurel affirme sa tendre sérénité sur des petits formats carrés de 28cm sur 28cm. Depuis ses premières toiles, sa manière d’appréhender l’espace, d’user de couleurs et des harmonies, l’artiste semble proche de Nicolas de Staël. On pense également aux contrastes sombres, aux clairs obscurs de Poliakoff, mais en peinture, comme dans la vie réelle les mêmes mots cachent un imaginaire différent. De près, des masses et des plans enchâssés définissent les espaces. De loin, on croit apercevoir des ruelles désertes, des maisons colorées, des fenêtres ouvertes. La Tunisie, L’Algérie, La Grèce ou L’Egypte, l’Antiquité vivante, il n’y a pas de doute, la Méditerranée est sa toile de fond. La mémoire vibre. Une surréalité s’installe comme dans les villes métaphysiques de De Chirico. Leur force évocatoire rappelle le labyrinthe de Dédale, le fil d’Ariane, la demeure du Taureau.

Son classicisme abstrait est lyrique, l’artiste peint sa mémoire : Le jaune et le brun l’or et le bleu, Nil tache verte dans la désolation, richesse et beauté dans le dépouillement écrit-il. Comment faire autrement ? C’est dans un entre-deux que l’art inscrit son témoignage, entre la vie de l’artiste et le métier. En 1996, il aurait pu prendre une direction différente. Ses huiles sur toile déclinent un monde inspiré par le cubisme orphique. Il peint alternativement des toiles dont la géométrie est bien structurée mais aussi, des formes arrondies, fondues sensuelles, s’imbriquant les unes dans les autres formant un puzzle savant et poétique. Il traite ainsi la figure humaine qu’il inscrit dans une chromatique dynamique et dansante. Il fait apparaître un œil, l’oeil du Cyclope, l’œil qui chasse le mauvais œil, l’œil du voyant, l’œil cacodylate ? Une filiation bleutée nous ramène à une toile de 1913 peinte par Francis Picabia intitulée Udnie, inspirée à l’artiste par une danseuse étoile, durant son voyage à New York sur le transatlantique.
